Douglas R4D-8

  • 2 Août 2015

Profitant de vacances à proximité du cercle polaire, nous voulions absolument voir la carlingue du Douglas R4D-8 de l'US Navy, un Super DC-3, bien souvent nommé DC3.  

 

L'accident de cet avion remonte à novembre 1973 et son histoire est étonnante. Alors que la version officielle parle d'un givre sévère et d'une impossibilité à maintenir une altitude correcte, voici la version officieuse : pris en pleine tempête, l’avion était en manque de carburant et s'est crashé à cause d'une panne sèche. Fort heureusement, il n'y eut aucune victime.

 

L'avion fut abandonné car il était trop onéreux de venir le récupérer dans cette partie du globe. Un paysan local a pu remonter l'épave le long de la plage et a découvert que le réservoir secondaire était plein. Le crash aurait donc pu être facilement évité... On raconte que l’agriculteur aurait fait fonctionner ses machines agricoles pendant une année avec le carburant ainsi récupéré.

 

D'après les informations récoltées, nous ne pouvons pas nous y rendre sans un véhicule 4x4. Il faut donc traverser un No Man's Land, sur une piste longue de 5 km. Le cadre est exceptionnel : aucune habitation à moins de 15 km à la ronde, les champs de lave s'étendent à perte de vue. L’océan est devant nous, et derrière, de célèbres volcans et glaciers. Après une heure de marche, toujours rien. Le moindre reflet brillant à l'horizon nous motive. Cette piste devient vite longue et nous commençons à douter de la bonne franchise de nos informations. Tout à coup, après une énième dune, un sourire s'esquisse sur nos visages. On retient notre souffle : il est là. Nous l'avons trouvé. Il trône fièrement dans le sable noir, et malgré son grand âge, son fuselage argenté resplendit.

 

Plus nous approchons, plus l’avion se dessine. Nous pouvons lire sur ses flancs les peintures de guerre de l’avion « UNITED STATES NAVY » qui ne sont pas encore tout à fait effacées malgré le temps passé et les gravures de certains irrespectueux.

 

Nous pénétrons dans l'habitacle. Il n'y a plus grand chose qui a su résister à l'érosion hormis le métal et le sable. L’intérieur n’est pas très grand. Plus de siège ni de verre aux hublots, il ne reste plus que l’ossature et quelques câbles provenant des entrailles de l'appareil.

 

Nous progressons sur les poutrelles métalliques au milieu de la structure afin d’accéder au poste de pilotage. Même si le nez de l’avion n’est plus présent, l’encadrement des vitres a survécu. On peut donc s’imaginer être aux commandes de l’appareil pour revivre le crash de celui-ci.

 

Après 2 heures sur le site à tourner autour de l’appareil et à profiter de ces instants dans ce cadre unique, des touristes en 4x4 arrivent bruyamment avec leur tour operator cassant soudainement la quiétude du lieu.

 

Nous cédons la place à contrecoeur, mais nous garderons longtemps en mémoire la vision hors du commun de cette carlingue métallique échouée sur cette plage hostile.

 

 

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