Sanatorium SHT

  • 14 Décembre 2016

Normalement nous ne devions pas visiter ce lieu. Vu l'état dans lequel il se trouvait déjà à ce moment-là, on s'était dit que ça ne valait pas la peine de faire toute cette route pour ne voir plus que des murs recouverts de graffs, des plafonds arrachés, des fenêtres explosées... En quelques mois ce site est passé d'un groupe de 3 sanatoriums pleins de richesses à une carcasse de béton ouverte aux quatre vents.

 

Les récupérateurs se sont allègrement servis, allant même jusqu'à stationner avec leur remorque ou camionnette devant l'établissement pour le dévorer plus rapidement. Puis les graffeurs, tagueurs et airsofteurs s'en sont emparés à leur tour. 

 

Mais lorsqu'un autre groupe d'explorateurs nous a proposé de venir le visiter avec eux, nous aurions été bêtes de refuser. Même si l'on savait à quoi s'attendre, nous pourrions constater son triste état de nos yeux.

 

Construit à partir de 1933, ce complexe médical a fermé ses portes en 2010, sous prétexte de risques d'avalanche. Au total ce sont 3 bâtiments représentant près de 70 000 m² qui sont condamnés à la destruction. Un autre patrimoine architecturale qui disparaît, mais qui renferme certains dangers, entre amiante, bris de verre et insécurité des lieux pouvant mener à des chutes vertigineuses.

 

Après une montée extrêmement raide à travers les bois, nous arrivons à destination. Pas de surveillance, pas de grille, tout est en libre accès.

Nous restons un moment bouche bée devant l'étendue de la construction. Pas loin de 300m de long, se dressant sur 9 niveaux, nous ne nous attendions pas à quelque chose de si gigantesque. Nous débutons notre exploration par le bas du bâtiment central.

 

L'état de l'édifice est encore pire que ce que nous pensions, aussi déprimant que le temps brumeux et humide qui nous enveloppe. Il ne reste plus rien, tout a été dépecé. Des trous béants dans les murs, quelques rares meubles défoncés, un escalier dont il ne reste que la structure de soutien, la mousse qui commence à s'installer aux endroits les plus exposés aux intempéries, propogeant une odeur de moisi qui flotte doucement dans l'air ambiant.

 

Les cages d'ascenseur sont grandes ouvertes, nous invitant à la prudence. Un grave accident a d'ailleurs eu lieu ici. Le balcon qui surplombe 5 des 9 étages, lui, n'a plus de garde-fou. Par temps dégagé, la vue offerte sur la vallée doit être magnifique.

L'exploration sera de courte durée, il n'y a pas grand chose à voir. Nous avançons avec difficulté dans des couloirs où s'entassent portes, verre cassé, gravats, pour découvrir des pièces, toutes semblables, vides et ravagées.

 

Dans la jolie chapelle située sous les toits, plus un seul vitrail n'est intact... les lourds blocs gris, que nous avions vus fièrement errigés sur d'autres photos, sont à présent tous à terre.

Nous terminons rapidement le tour du propriétaire. Aux autres étages nous entendons des airsofteurs qui se déchaînent. Ils sont au courant de notre présence, mais cela ne nous rassure pas beaucoup plus (ils sont près de 30) et nous allons donc jeter un oeil aux autres sanatoriums.

 

Ils sont dans le même état, rien qui ne vaille le coup de s'attarder plus longtemps. Une alarme se déclenche, mais personne ne viendra vérifier de quoi il s'agit. Nous décidons finalement de rentrer, le coeur serré de voir dans quel état, et en si peu de temps, l'homme peut dévaster un lieu pour s'approprier la moindre ressource pécuniaire qui s'y trouve.

 

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