C'est par une belle journée de printemps que nous décidons de nous rendre sur ces lieux. Étrangement, nous avons trouvé plus de récits "paranormaux" sur le sujet que d'informations historiques. Et pourquoi ? Parce que ce couvent est dit hanté.

Ne croyant ni en Dieu ni aux fantômes (we just believe in us), ce détail a attisé notre curiosité.

Après avoir traversé le domaine envahi de ronces et d'orties, nous voici devant l'imposante bâtisse. Utilisée comme couvent du XIX^è Siècle jusqu'en 1927, elle deviendra ensuite une colonie de vacances pour des enfants d'ouvriers. Repris dans les années 70 par un particulier, l'édifice devait être réhabilité. Mais aux dires des ouvriers travaillant sur place, d'étranges apparitions se sont produites et leurs outils disparaissaient sans explication. Ils ont alors brusquement quitté les lieux, laissant leur matériel sur place.

Nous entamons la visite par la première construction annexe. Le rez-de-chaussée présente peu d'intérêt, à l'étage nous trouvons quelques lits, des journaux, mais le grenier nous a tout de suite séduits ! Le toit, par ses tuiles manquantes, laisse entrer les rayons du soleil, mis en évidence par la poussière stagnante. Nous prenons plaisir à photographier cette scène, avec le peu de mobilier présent.

C'est ensuite avec le chant du coq que nous pénétrons dans le bâtiment principal par la chapelle. Le plancher a disparu, les vitraux ne sont plus en bon état, mais en observant les peintures défraîchies sur les arcs et les voûtes, on peut imaginer à quel point cette pièce a dû être magnifique.

L'architecture de ce couvent est en forme de H (et non en T, comprenne qui pourra), ce qui fait que nous n'avons pas affaire à un cloître complet... mais il a bien un puits en son milieu, recouvert de ronces.

Après avoir inspecté les pièces du rez-de-chaussée, nous nous rendons à la cave, qui nous a laissé légèrement mal à l'aise. On peut y lire sur une porte, en lettres rouge sang, "la maison du diable" et une grande croix en bois a été posée au fond de l'une des pièces avec des symboles sataniques autour. Nous ne nous attardons pas plus et montons dans les étages.

Nous retrouvons à nouveau des lits, dans les pièces qui devaient être des dortoirs. L'atmosphère de cet endroit est particulière, nous profiterons de la pause déjeuner pour élaborer quelques théories sur ces apparitions rapportées.

Ormis le peu de mobilier qui reste, divers dessins et tags ornent les murs dont la peinture s'effrite, et certains laissent penser qu'ils ont été faits non pas par des fantômes mais par d'anciens résidents. Il reste aussi les fontaines à eau des salles de bain, encore debout lors de notre visite, mais qui ont depuis souffert de vandalisme.

Enfin nous atteignons les greniers, où subsistent d'autres traces du passé : des vêtements, des chaussures, des chaussons d'enfants, de vieilles lettres ou cartes postales de la part de proches.

La visite se termine rapidement par les autres bâtiments annexes, qui ne méritent pas vraiment de s'y arrêter. Nous ressortirons comme nous sommes entrés, satisfaits de cette exploration, et soulagés de n'avoir croisé aucun esprit !