HF6

  • 26 Novembre 2015

HF6Ce matin, c'est par les hautes herbes et les pois de senteur que nous approchons de cette gigantesque installation industrielle, un haut fourneau.

 

Celui-ci a été mis à feu à la moitié du 20è Siècle, puis arrêté dans les années 2000, et relancé pour quelques mois. Depuis il est à l'arrêt, et l'on sait aujourd'hui qu'il ne se rallumera plus. Son démantèlement a commencé, et avec l'arrêt de la "phase à chaud" dans cette région, c'est 200 ans d'histoire sidérurgique qui s'éteignent.

 

Retour à la clotûre qui ceint le terrain. Nous cherchons un moyen de pénétrer mais l'exercice s'avère peu avenant puisqu'il nous faut également franchir des barbelés rasoir. Finalement, avec un coup de chance et quelques coupures aux mains, nous y sommes. Nous débutons la visite par un premier bâtiment histoire de se mettre en jambes, avant de nous attaquer à ce géant de métal de 80 mètres de hauteur.

 

Après avoir traversé des bureaux et grimpé quelques étages, nous nous retrouvons au coeur du sujet. Ici se trouve le plancher tuyères.

Par ces 26 tuyères le vent chaud provenant des cowpers (échangeurs thermiques) entre dans le haut fourneau, permettant la fusion du coke et du minerai de fer pour produire de la fonte.

 

C'est sans doute la partie qui nous a le plus marqués, par sa taille et son esthétisme industriel. Juste en dessous il y a le plancher de coulée, les rigoles et la boucheuse, un peu plus loin la cheminée, la partie inférieure des cowpers, les trémies... Nous avons devant nous un véritable dédale de tuyaux, d'escaliers et de passerelles au milieu duquel nous nous sentons bien petits !

 

Le plus incroyable est la bande transporteuse aérienne qui court sur plusieurs kilomètres.

 

Hormis la grosse machinerie, peu de détails témoignant du passé des ouvriers sont encore sur les lieux : quelques gants, casques, outils... c'est à peu près tout.

 

Nous regrettons de ne pas avoir de meilleures connaissances de tout le processus de fabrication de la fonte pour identifier tous les éléments qui constituent cet édifice, mais nous en comprenons l'essentiel.

 

S'ensuit l'ascension vers le sommet, le vent se fait de plus en plus fort à mesure que nous prenons de la hauteur, et le tremblement des escaliers métalliques, qui sont à ciel ouvert, n'est pas des plus rassurants. Mais cela nous permet d'avoir une belle vue sur le site et les environs, et de voir le sommet des 4 cowpers et de la cheminée.

Nous ne nous attardons pas plus là-haut car des gardiens effectuent des rondes régulières à travers le site, et cette partie est trop exposée.

 

Nous redescendons et entamons l'inspection des bâtiments annexes, où se trouvent des vestiaires et ateliers d'outillage.

Nous découvrons aussi le panneau rapportant le nombre d'accidents, toujours allumé. Ce qui nous amène à une question : ces chiffres sont-il les mêmes depuis l'arrêt de l'activité, ou bien ont-ils continué à défiler pendant toutes ces années ?

 

La visite se termine par des photos du haut fourneau depuis la voie de chemin de fer qui permettait le transport de fonte liquide jusqu'a l'aciérie par des wagons poche.

Un dernier hommage à cette "cathédrale de feu" éteinte à jamais.

 

 

 

 

Commentaires

Super article et magnifiques photos comme d'hab !!
Merci pour la petite histoire c'est toujours trés agréable de savoir un peu ce que l'on regarde... ;)

Merci à toi ! C'est vrai qu'on essaie de se documenter le plus possible sur les lieux... ici il faudrait presque des croquis pour expliquer tout le principe de fonctionnement ^^

Une jolie galerie pour un joli monument

Un monument... oui le terme lui va bien !

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